Mieux suivre, mieux comprendre, mieux gérer
Le plan de gestion de la réserve établit un certain nombre d’objectifs (actions scientifiques) basés sur une évaluation du patrimoine naturel présent sur le site. Cependant, si des suivis ornithologiques sont menés depuis longtemps sur la baie de l’Aiguillon (années 1970), attestant de sa richesse biologique au titre d’étape migratoire et de site d’hivernage, c’est paradoxalement un site plus méconnu concernant les autres compartiments biologiques. Si les grands facteurs gouvernant son évolution peuvent être pressentis en comparaison avec d’autres baies et estuaires, des données précises sont nécessaires à la compréhension du fonctionnement écologique du site (notamment ses interactions avec le bassin versant et les pertuis) et à l’évaluation de la gestion.
C’est pourquoi sont mis en place des suivis et des programmes de recherche avec divers partenaires.
Quelques exemples :
Les suivis écologiques permanents à moyen long terme (Indicateur Biologique, suivis d’espèces spécifiques, suivis s’insérant dans des réseaux.)
- Comptage mensuel des oiseaux d’eau
- Suivi des passereaux nicheurs
- Programme STOC-EPS (passereaux nicheurs)
- Suivi de la salinité de l’eau
Les suivis écologiques semi-permanents et/ou à court terme
- Cartographie des groupements végétaux de la réserve naturelle
- Évolution spatiale et quantitative de la Spartine anglaise (Spartina anglica)
- Évolution spatiale et quantitative de l’Oenanthe de Foucaud
- Évaluation de l’intérêt des prés salés et l’impact des mesures de gestion sur les nourriceries de poissons
Travaux de recherche
- Suivi de la qualité d’eau
- Restauration de la fonctionnalité trophique des vasières
L’intérêt d’une réserve naturelle est notamment de pouvoir établir certains suivis sur le long terme de façon à analyser finement les causes d’évolution du milieu.
L’exemple du comptage mensuel d’oiseaux d’eau
Le comptage mensuel des oiseaux d’eau est le suivi qui permet aux gestionnaires de suivre les populations d’oiseaux d’eau et donc l’intérêt de la baie de l’Aiguillon pour ce groupe emblématique d’espèces. Un tel comptage existe depuis les années 70 en baie de l’Aiguillon. Il s’agit de compter mensuellement et simultanément les principaux sites accueillant les oiseaux d’eau. Depuis les années 80, la baie de l’Aiguillon, la pointe d’Arçay, la Casse de la Belle Henriette (comptage assuré par l’OFB avec l’appui de la Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée nommée ci-après FDC 85 et la LPO) et de la réserve naturelle de Saint-Denis du Payré (comptage assuré par l’Association de Défense de l’Environnement de la Vendée puis la LPO) sont comptés. S’y ajoute un certain nombre de communaux du Marais Poitevin, les acquisitions de la LPO sur Champagné les Marais, la réserve de Choisy ainsi qu’un certain nombre de sites littoraux ou susceptibles d’accueillir des oiseaux d’eau (lagunage, etc.) Ce dénombrement est indispensable puisqu’il permet de déterminer les effectifs de limicoles hivernants et migrateurs et ainsi caractériser l’évolution des populations.
Les dénombrements Baie de l’Aiguillon – Pointe d’Arçay nécessitent la mobilisation de 2 observateurs à la Pointe d’Arçay et de 8 observateurs sur la baie de l’Aiguillon. Ces comptages s’effectuent par coefficients moyens de marée de vives eaux (soit de 70 à 90 généralement), trois heures avant la marée haute. Chaque compteur a une zone à comptabiliser. Un bilan de comptage est réalisé après chaque opération pour mettre en commun les données et ainsi éviter d’éventuels doubles comptages.
Enfin, les dénombrements des autres sites sont réalisés, parallèlement, aux suivis de la baie de l’Aiguillon. Un observateur se rend sur le site et comptabilise l’ensemble des espèces d’oiseaux.
L’originalité de ces dénombrements est que tous les principaux sites de présence des oiseaux d’eau en Marais Poitevin sont suivis simultanément et mensuellement par des équipes de l’OFB, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et de la FDC 85.