La baie de l'Aiguillon dans son contexte

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Un milieu d’une productivité biologique exceptionnelle

À travers ses différents habitats, la baie de l’Aiguillon offre des fonctions écologiques essentielles. Lieu de fortes accrétions sédimentaires, la baie compte un taux de sédimentation parmi les plus élevés du monde.

Une interface terre-mer complexe

Une baie nourricière à l’hydrologie particulière

La baie de l’Aiguillon, dont les apports en eau douce dépendent de la manœuvre des ouvrages de gestion hydraulique du Marais poitevin, reste un écosystème estuarien à très forte productivité. Toutefois cette dernière est liée notamment aux nutriments (naturels et anthropiques) apportés par la Sèvre niortaise, le Lay et les différents chenaux.

Elle va dépendre également des variations de salinité, en partie liées aux variations de débits des cours d’eau (débits en grande partie gouvernés par les activités agricoles du bassin versant). Enfin, à côté des éléments nutritifs, l’eau arrivant des bassins versant apportent des éléments polluants susceptibles de nuire au fonctionnement écologique du système.

Vue aérienne de l'estuaire de la Sèvre niortaise avec le port du Pavé, la vasière et les prés salés de la baie de l'Aiguillon

Vue aérienne de l’estuaire de la Sèvre niortaise. Crédit photo : Réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon

Un écosystème productif

Ces écosystèmes complexes à l’interface entre la terre et la mer comptent parmi les milieux les plus productifs de la planète (plus qu’un champ de maïs ou qu’une prairie humide du Marais poitevin). Ils se caractérisent par une instabilité écologique liée à l’influence alternée de la mer et des fleuves au rythme les marées et les saisons. De plus, leurs valeurs limites pour la survie des organismes (turbidité, O2 dissous, t° mini-maxi…) font de ce fait qu’un petit nombre d’espèces seulement peut s’accommoder de cette instabilité et y vivre.

Vue aérienne sur la vasière, les prés salés et des russons

Vue aérienne sur la vasière et les prés salés. Crédit photo : Régis Gallais

Elles présentent alors un énorme avantage adaptatif, car elles peuvent exploiter la production biologique intense de ces milieux. Une partie de cette production biologique est directement consommée sur place par les espèces résidentes ou de passage, mais l’essentiel de la matière organique se dégrade, puis est exportée par les courants de marée vers les espaces côtiers adjacents qu’elle fertilise.

La baie de l’Aiguillon, et de manière générale les zones de vasières et prés salés des pertuis, sont donc susceptibles de jouer un rôle fondamental dans le fonctionnement écologique d’une zone beaucoup plus vaste, à l’échelle du golfe de Gascogne, notamment par rapport à l’équilibre des pêcheries côtières. Ainsi, 22 % de la production halieutique du golfe de Gascogne dépend des nourriceries des estuaires (Desaunay 2002).

Il est donc essentiel pour le gestionnaire de pouvoir évaluer l’ensemble de ces facteurs et leur évolution pour connaître les potentialités biologiques de l’estuaire.

Un taux de sédimentation élevé

La baie de l’Aiguillon est caractérisée par une importante sédimentation la classant parmi les baies tidales présentant des taux de sédimentation les plus élevés au monde. Entre 2000 et 2021, le taux de sédimentation dans la vasière atteint + 1,5 cm/an environ, représentant en moyenne 300 000m3/an. Cette sédimentation active influence directement l’évolution des habitats d’intérêt européen que sont les dunes et les prés salés atlantiques.

Vue aérienne sur les vasières, le canal de Luçon et les prés salés de la baie de l'Aiguillon

Vue aérienne sur les vasières, le canal de Luçon et les prés salés de la baie.
Crédit photo : Réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon