Flore de la baie de l’Aiguillon
Une adaptation à des conditions de vie difficiles
À chaque habitat sa végétation
On y trouve 3 espèces protégées ou figurant parmi les espèces de la liste rouge de Nouvelle-Aquitaine et/ou des Pays-de-la-Loire :
- l’Œnanthe de Foucaud, Œnanthe foucaudi, petite ombellifère qui croît sur les berges vaseuses des chenaux vendéens et de la partie maritime de la Sèvre niortaise,
- l’Arroche à long pédoncule, Atriplex longipes, que l’on trouve sur le haut des prés salés sur Esnandes.
- l’Hutchinsie couchée, Hornungia procumbens, que l’on trouve sur les parties dunaires à la Pointe de l’Aiguillon.
Le schorre ou pré salé, localement appelé « mizotte », est constitué d’un tapis végétal dense caractérisé par une flore adaptée à la submersion régulière par l’eau de mer, lors des marées de moyen à fort coefficient.
Limite vasière/schorre dominée par une végétation pionnière à Spartine maritime et à Salicornes annuelles.
Bas schorre dominé par la Puccinellie maritime en association avec l’Aster maritime et l’Arroche hastée.
Moyen schorre dominé par la Puccinellie maritime et les Salicornes annuelles dans les zones dépressionnaires.
Moyen et haut schorre dominé par le Chiendent marin ou l’Obione en absence d’intervention humaine.
Haut schorre dominé par la Puccinellie maritime en association avec d’autres espèces herbacées (Orge maritime, Vulpin bulbeux) si entretien par la fauche.
La prédominance des prairies à Puccinellie maritime sur la réserve naturelle est le résultat du mode de gestion des prés salés. En effet, la fauche favorise et maintient une végétation dominée par la puccinellie.
Sur les rives de la Sèvre niortaise, on retrouve une végétation typique de pré salé mais la présence d’espèces conditionnées par les apports d’eau douce témoigne d’un passage vers un milieu saumâtre (confrontation d’eau douce et d’eau salée).
De ce fait, on y rencontre des roselières à phragmites, à scirpes ou bien encore des zones dominées par le Jonc de Gérard. On y trouve également l’Œnanthe de Foucaud, espèce protégée.
La végétation des dunes quant à elle, présente des adaptations communes à la végétation des prés salés. Par la présence de sel et du caractère aride de ce milieu sableux, ce sont notamment des plantes grasses qui s’y développent, avec des feuilles et parfois des tiges charnues.
Cette succulence se retrouve ainsi en haut de plage chez le Cakilier maritime ou sur la dune avec le Liseron des sables. Beaucoup d’espèces ont aussi un appareil souterrain fortement développé (racines de 2 à 3 mètres), permettant un ancrage solide et une alimentation en eau, comme chez l’Euphorbe maritime ou l’Oyat.
Le sable coquillier calcaire qui forme les dunes de la Pointe de l’Aiguillon permet l’apparition d’orchidées, comme les très belles Ophrys de la passion et Ophrys araignée.
Salicorne annuelle, retrouvée en limite vasière/pré salé.
Crédit photo : Réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon
Aster maritime en fleur, dominant le bas shorre.
Crédit photo : Thibault Lefort
Oenanthe de foucaud en fleur en bord du canal de l’Epine.
Crédit photo : Réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon
Euphorbe maritime dans le sable de la dune. Crédit photo : Alain Texier