Habitats de la baie de l’Aiguillon

Deux habitats naturels étroitement liés

Deux habitats sont majoritaires en baie de l’Aiguillon : les vasières et les prés salés.

Les vasières

Les vasières, appelées également slikke, couvrent environ 3 700 hectares sur les 4 900 de la réserve naturelle. Ce sont des formations liées à l’accumulation de sédiments fins d’origines marine et fluviale. L’existence de cet habitat est donc liée à un apport sédimentaire important corrélé à une faible profondeur d’eau, des marées importantes et une situation relativement à l’abri de la houle

Vue aérienne sur les prés salés et ses russons
Vue aérienne sur la vasière et les prés salés. Crédit photo : Régis Gallais

Les vasières de la baie de l’Aiguillon sont dites « intertidales », c’est-à-dire qu’elles sont situées dans la zone de balancement des marées.

Ces grands espaces, qui au premier regard peuvent sembler vides, sont en fait le siège d’une importante vie. Tout d’abord, c’est la présence du biofilm microalgal qui apparaît à la surface du sédiment (fine couche verte sur la vase). Cette mince couche de quelques dizaines de microns d’épaisseur est le siège d’une forte photosynthèse lorsqu’elle est émergée et reste enfouie dans la vase à marée haute. Un examen plus attentif de la vasière permet de découvrir les indices laissés par de nombreux animaux présents sur et dans le sédiment. Les hydrobies, petits gastéropodes de la taille d’un gros grain de riz dont la coquille à la forme d’un chapeau chinois, broutent le biofilm algal. Puis apparaissent les traces de la faune vivant dans le sédiment, tellines, scrobiculaires, coques, lanices, néréis… qui laissent de nombreuses traces de leur présence à la surface des vasières.

Les prés salés

Les prés salés, appelés également schorre, sont des étendues de végétation susceptibles d’être inondés par les eaux salées. Ils se développent sur la partie haute des vasières où les dépôts sédimentaires sont les plus importants, d’ailleurs accentués par l’installation de la végétation pionnière à Spartine notamment

Vue aérienne sur les prés salés, le canal du Curé et Esnandes

Vue aérienne sur les prés salés. Crédit photo : Régis Gallais

Ces étendues végétales couvrent une surface d’environ 1 200 ha sur la baie de l’Aiguillon soit environ 14 % de la surface des prés salés français (contre 48 % pour la baie du Mont Saint-Michel). Ils ont gagné 69 hectares depuis 2010 et progressent continuellement. Les prés salés sont parcourus par des chenaux à marée, appelés localement russons, qui participent à l’écoulement naturel des eaux.

Les plantes qui s’y développent sont dites halophiles car elles ont la particularité d’être tolérantes à la submersion marine. Leur répartition se fait donc en fonction de cette tolérance : les pionnières comme les spartines et salicornes en bordure de vasière et dans les zones les plus basses, l’obione dans les zones basses mais bien drainées, les prairies à puccinellie sur la partie moyenne et haute du pré salé et les chiendents sur les bourrelets de bordure des russons et sur les parties hautes.

Autres habitats

D’autres habitats sont également présents mais sur des surfaces bien moindres :

  • Les dunes de la Pointe de l’Aiguillon,
  • Les plages de galets à Esnandes,
  • Les platains rocheux à Esnandes et Marsilly
  • Les digues sur tout le pourtour de la réserve
  • Le cours maritime de la Sèvre niortaise
Vasière de la baie de l'Aiguillon
Vue sur la plage de galets et les vasières d’Esnandes.
Crédit photo : Hélène Goossens